Alors que la saison des pluies bat son plein au Sénégal, les autorités ont récemment dressé un bilan encourageant de la gestion des inondations dans le pays, un défi récurrent qui touche de nombreuses régions chaque année, suscitant un réel espoir face à des phénomènes ayant souvent causé des dégâts considérables. Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a partagé des résultats qualifiés de globalement positifs lors d’une conférence de presse officielle. Cette annonce intervient dans un contexte où les inondations affectent gravement les populations et les infrastructures. Les efforts déployés cette année témoignent d’une volonté claire de mieux anticiper et atténuer les impacts des fortes pluies. Entre planification rigoureuse, interventions sur le terrain et investissements accrus, le gouvernement semble avoir pris des mesures significatives pour protéger les zones vulnérables. Ce bilan, bien que prometteur, soulève aussi la question des défis persistants dans certaines localités, où les solutions durables restent à consolider face aux aléas climatiques.
Une Préparation Proactive et des Résultats Concrets
La gestion des inondations cette année s’est distinguée par une approche anticipative qui a permis de limiter les impacts dans plusieurs régions. Dès la fin de l’année précédente, une réunion stratégique a été organisée pour évaluer les forces et les faiblesses des actions passées, aboutissant à un plan d’action actualisé. Plus de 5 000 kilomètres ont été parcourus dans les zones prioritaires pour identifier les besoins urgents. Des travaux d’envergure ont été réalisés, comme le curage de près de 600 canalisations, la construction de 8 digues sur une longueur totale de 15 kilomètres, et l’installation de passerelles d’eau dans des localités telles que Fanaye, Kaffrine, Rufisque et Keur Massar. Par ailleurs, des bassins de rétention ont été aménagés à Bakel, libérant des axes stratégiques comme la route Dakar-Bamako, souvent impraticable durant l’hivernage. Ces initiatives ont notamment permis à des régions comme Kaffrine, durement touchées par le passé, d’être épargnées cette fois-ci, démontrant l’efficacité des mesures prises par les autorités compétentes.
Des Défis Persistants et des Perspectives d’Avenir
Malgré ces avancées, certaines zones comme Touba et Bakel continuent de faire face à des difficultés importantes, nécessitant des interventions d’urgence et des projets à long terme. À Bakel, une aide immédiate a été apportée aux populations sinistrées avec la distribution de 2 000 matelas, 10 000 moustiquaires et une vingtaine de motopompes pour alléger leurs souffrances. Le budget alloué à ces opérations a d’ailleurs été considérablement augmenté, passant de 2,6 milliards à 6,4 milliards de francs CFA, grâce à une priorisation des actions essentielles. Pour l’avenir, des projets structurants sont déjà envisagés, notamment la construction d’une digue à Yafera dès l’année prochaine et l’aménagement de mares dans cette même région. À Touba, une cartographie des réseaux d’eau gravitaires a été réalisée pour réhabiliter la vallée du Sine et transformer des lacs artificiels en terres agricoles. Ces initiatives, combinées à des travaux d’assainissement prévus à Tivaouane, traduisent une vision ambitieuse pour réduire durablement les risques et renforcer la résilience face aux inondations.