Le distributeur Auchan, appartenant au groupe Mulliez, prévoit d’annoncer ce mardi un plan social significatif, mettant en danger environ 2.300 emplois en France. Cette information, confirmée par l’AFP suite à une conclusion de La Lettre, intervient après la convocation des représentants du personnel mardi matin pour discuter de la situation de l’entreprise et de ses projets. Les syndicats craignent particulièrement ces annonces quant aux emplois. La direction d’Auchan ne s’est pas encore exprimée à ce sujet. Les menaces concernent les fonctions support au sein des différents sièges ainsi que les emplois dans les magasins. Ce n’est pas la première fois qu’Auchan envisage des suppressions d’emplois : en septembre 2020, l’entreprise avait déjà annoncé la suppression de 1.475 postes en France suite à un plan de départs volontaires de plus de 500 postes plus tôt la même année.
Contexte économique difficile
Auchan subit de mauvaises performances économiques depuis quelques années. Sa holding Éló a enregistré une perte nette de près d’un milliard d’euros sur les six premiers mois de 2024. Cette situation s’inscrit dans une tendance de plusieurs années de difficultés financières pour l’entreprise. En 2023, Auchan avait déjà déclaré une perte nette de 379 millions d’euros, avec des ventes en baisse de 1,7 % à 32,9 milliards d’euros. Ce déclin contraste avec les performances de la plupart de ses concurrents qui ont vu leurs ventes augmenter grâce à l’inflation. Ces résultats financiers préoccupants rendent inévitables des mesures de réduction des coûts, y compris la suppression de postes.
En France, Auchan est actuellement le cinquième distributeur avec un peu plus de 9 % du marché, derrière E.Leclerc, Carrefour, Mousquetaires/Intermarché et Coopérative U. Afin de rivaliser avec ces géants du secteur, Auchan a récemment décidé de s’allier avec Intermarché et Casino pour mutualiser les achats de denrées alimentaires dans leurs magasins. Cette démarche, qui vise à réduire les coûts d’achat, a suscité des inquiétudes syndicales quant aux impacts sur l’emploi et les conditions de travail. Par ailleurs, l’entreprise ambitionne de réduire la surface commerciale de ses hypermarchés d’environ un tiers en Europe, soit une réduction moyenne de 25 % des surfaces de vente, une décision qui pourrait également avoir des répercussions sur l’emploi.
Représentants du personnel et réactions syndicales
Les représentants du personnel, convoqués pour discuter de la situation chez Auchan, s’inquiètent des conséquences des annonces sur les emplois. Les syndicats redoutent des suppressions massives de postes et exigent des garanties sur le maintien des emplois. Ils demandent également des mesures de soutien pour les employés potentiellement touchés par le futur plan social.
En septembre 2020, Auchan avait déjà anticipé des suppressions d’emplois importantes, conduisant à la perte de 1.475 postes en France. Des plans de départs volontaires avaient alors accentué la nervosité des syndicats quant à l’avenir de l’emploi au sein du distributeur. La gestion de cette nouvelle crise sera cruciale pour l’avenir des employés et de l’entreprise, surtout dans un contexte de concurrence accrue et de transformations rapides du secteur de la distribution.
La conclusion de cette réorganisation, marquée par une probable perte d’emplois, montre les défis économiques et structurels auxquels Auchan est confronté. Le dialogue entre la direction, les représentants du personnel et les syndicats sera essentiel pour limiter les impacts sociaux. Une gestion anticipée et concertée a démontré par le passé qu’elle pouvait réduire les chocs et faciliter une meilleure adaptation aux réalités économiques changeantes.