Le Numérique Est Crucial pour le Succès de la ZLECAf

Le Numérique Est Crucial pour le Succès de la ZLECAf

La Zone de Libre-échange Continentale Africaine, avec son potentiel de marché estimé à 3 400 milliards de dollars, représente une promesse de prospérité sans précédent pour le continent, mais son succès est aujourd’hui directement menacé par des « frictions transactionnelles » systémiques. Selon une analyse approfondie d’Afreximbank, la simple réduction des barrières tarifaires, bien que nécessaire, s’avère largement insuffisante pour libérer le plein potentiel commercial de l’Afrique. Le véritable enjeu réside dans la résolution des obstacles invisibles qui freinent les échanges. En effet, le commerce intra-africain stagne de manière persistante entre 15 % et 18 %, un chiffre dérisoire en comparaison des 60 % observés au sein de l’Union européenne. Cette faible performance ne découle pas uniquement d’un déficit en infrastructures physiques, mais bien plus d’une fragmentation informationnelle et financière. Cette dernière engendre des coûts cachés et une complexité administrative qui pénalisent de manière disproportionnée les petites et moyennes entreprises, pourtant considérées comme le moteur de la croissance économique continentale. L’absence d’un écosystème numérique unifié empêche la fluidité des transactions et maintient les marchés dans un isolement préjudiciable.

L’Intégration Numérique comme Levier de Croissance

Face à ce goulot d’étranglement, la dématérialisation des flux financiers et commerciaux est présentée comme la solution stratégique indispensable pour concrétiser la vision de la ZLECAf. La pièce maîtresse de cette transformation est sans conteste le Système Panafricain de Paiement et de Règlement (PAPSS). Conçu pour unifier l’écosystème financier fragmenté du continent, ce mécanisme innovant permet aux entreprises d’effectuer des transactions transfrontalières en utilisant leurs monnaies locales. Ce faisant, il contourne la dépendance coûteuse vis-à-vis des devises tierces, comme le dollar américain ou l’euro, et élimine le besoin de recourir à des banques correspondantes situées en dehors du continent. L’adoption généralisée du PAPSS pourrait ainsi générer une économie annuelle estimée à 5 milliards de dollars en coûts de transaction, des fonds qui pourraient être réinvestis dans l’innovation et l’expansion des activités. L’efficacité des outils numériques dans la facilitation du commerce est déjà palpable. L’exemple du Rwanda, avec son guichet unique douanier, a démontré comment la technologie peut réduire de manière drastique les délais de dédouanement, stimulant ainsi les échanges et l’attractivité du pays.

Un Avenir Bâti sur la Connectivité

La réussite de cette transition numérique reposait sur l’implication active des puissances économiques du continent. À cet égard, le Nigéria, avec son économie dynamique et sa population jeune et technophile, a été identifié comme un acteur incontournable pour piloter cette transformation. Son leadership potentiel ne pouvait cependant se concrétiser qu’à une condition essentielle : l’intégration complète et rapide de ses principaux centres de commerce au sein de l’écosystème numérique panafricain émergent. Il ne s’agissait pas seulement d’adopter de nouvelles technologies, mais de s’engager dans une vision partagée d’un marché africain unifié et fluide. Le défi a consisté à surmonter les résistances internes et à harmoniser les réglementations pour permettre une interopérabilité sans faille avec des plateformes comme le PAPSS. Le chemin vers une Afrique économiquement intégrée passait inévitablement par la construction de ponts numériques robustes, qui ont finalement permis de transformer les ambitions de la ZLECAf en une réalité tangible pour les entreprises et les citoyens du continent.

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