Dans le canton du Tessin, la question des primes d’assurance maladie pèse lourdement sur les ménages, qui sont confrontés à des hausses de coûts bien supérieures à la moyenne nationale, rendant la situation insoutenable pour de nombreux habitants. Cette problématique a conduit la population à se mobiliser lors des récentes votations cantonales afin d’exiger des mesures concrètes. Les résultats de ces scrutins témoignent d’une frustration croissante face à un système de santé perçu comme injuste, où les charges financières s’accumulent sans véritables solutions à long terme. Alors que les primes augmentent de manière significative d’année en année, les Tessinois ont exprimé un besoin urgent de réformes, en approuvant des initiatives visant à alléger ce fardeau. Ce mouvement reflète une volonté de changement qui dépasse les frontières cantonales, tout en mettant en lumière les tensions entre les attentes des citoyens et les contraintes structurelles du système de santé suisse.
Une mobilisation citoyenne face à des primes exorbitantes
La grogne des Tessinois face aux primes d’assurance maladie s’est traduite par un soutien massif à deux initiatives lors des dernières votations cantonales, avec un taux de participation dépassant les 51 %. La première, portée par le Parti socialiste, propose de plafonner les primes afin de limiter leur impact sur les budgets des ménages, et a été approuvée par une majorité de 57,08 %. La seconde, initiée par la Lega, vise à augmenter les déductions fiscales liées à ces primes, les faisant passer, par exemple, de 5 500 à 9 000 francs pour les personnes seules. Ce projet a recueilli un appui encore plus large, avec 60,51 % des voix. Ces résultats contrastent avec le rejet d’une proposition similaire au niveau national quelques mois plus tôt, soulignant une sensibilité particulière à cette problématique dans le canton. Les hausses prévues, notamment de 7,1 % pour l’année prochaine, après une augmentation déjà conséquente cette année, placent le Tessin parmi les régions les plus touchées par ce phénomène en Suisse.
Les limites des solutions locales et l’appel à des réformes nationales
Malgré l’enthousiasme des citoyens, ces initiatives ont suscité des réserves de la part des autorités cantonales, notamment du Grand Conseil et du gouvernement tessinois. Ces derniers estiment que les mesures votées ne s’attaquent pas aux causes profondes de l’augmentation des coûts de la santé, se contentant de transférer les charges financières. Le président du Conseil d’État, Norman Gobbi, a regretté que ces décisions ne permettent pas de maîtriser les dépenses globales du système. De son côté, le ministre de la Santé, Raffaele De Rosa, a qualifié la situation actuelle d’insupportable, tout en rappelant les compétences limitées des cantons dans ce domaine. Un dialogue avec les autorités fédérales a été promis afin de pousser vers des réformes structurelles. Ces votations ont ainsi mis en évidence une tension entre les aspirations de la population à un allégement immédiat et la nécessité d’une refonte plus large, qui devra impliquer des décisions au niveau national pour garantir une équité durable.
