L’industrie de l’assurance appelle à ajuster la Taxonomie de l’UE

août 6, 2024

L’article publié par Kassandra Jimenez-Sanchez sur Reinsurance News met en lumière la réaction de l’industrie de l’assurance en réponse à la Régulation de la Taxonomie de l’Union Européenne (UE), une législation introduite en juillet 2020 pour définir un cadre commun et harmonisé dans le but de classer les activités économiques durables. Représentée par Insurance Europe et le European Insurance CFO Forum, l’industrie de l’assurance soutient cette régulation dans l’ensemble, la percevant comme un outil crucial pour diriger les investissements vers des activités climatiquement neutres. Cependant, malgré ce soutien de principe, certaines préoccupations notables sont soulevées concernant la mise en œuvre actuelle des exigences de reporting, notamment pour les souscriptions et investissements éligibles à la taxonomie.

Problèmes de Portefeuilles d’Investissement Limites

Couverture Limitée des Portefeuilles

L’un des inconvénients majeurs évoqués par l’industrie porte sur la couverture limitée des portefeuilles d’investissement des assureurs, ce qui complique la tâche de ces entreprises à offrir des portefeuilles diversifiés conformes aux critères de la taxonomie. Les régulateurs insistent sur la nécessité d’investir dans des activités strictement classées comme « vertes », excluant souvent les investissements en phase de transition vers la durabilité. Cette limitation est problématique car les assureurs ont besoin d’une plus grande flexibilité pour inclure une variété d’actifs qui, même s’ils ne sont pas encore considérés comme verts, sont en chemin pour le devenir.

Omission des Investissements de Transition

L’accent mis principalement sur les activités vertes existantes, tout en omettant les investissements de transition, pose une autre difficulté majeure pour les acteurs de l’assurance. Ces investissements de transition sont pourtant cruciaux pour progresser vers l’objectif ultime de neutralité carbone. Les assureurs soutiennent que les investissements de transition doivent être reconnus et encouragés au même titre que les activités déjà considérées comme vertes. Cette reconnaissance permettrait de mieux refléter les efforts continus et les contributions financières des assureurs à la transition écologique. En l’absence de cette prise en compte, le cadre de taxonomie devient trop restrictif et moins efficace pour atteindre les objectifs climatiques globaux.

Exigences de Reporting et KPI

Répartition des Primes pour les Risques Liés au Climat

Une autre préoccupation importante concerne l’obligation pour les assureurs de répartir les primes en fonction des risques climatiques. Cette obligation conduit souvent à des valeurs de KPI très faibles, généralement inférieures à 5 % pour les assureurs primaires, et cela fausse leurs contributions globales à la durabilité. Dans des cas comme l’assurance habitation, les compagnies doivent combiner divers risques, tels que ceux liés au climat, aux incendies et aux vols. Cette combinaison rend difficile la démonstration des contributions spécifiques de chaque risque couvert selon les critères de la taxonomie. En conséquence, la performance des assureurs en matière de durabilité devient mal représentée sous ce cadre.

Difficultés de Reporting Liées aux Directives Provisoires

Les problèmes de reporting se trouvent encore exacerbés par la publication tardive des directives provisoires par la Commission Européenne en décembre 2023. Les assureurs n’ont eu que très peu de temps pour s’adapter aux nouvelles exigences avant les premiers rapports obligatoires en 2024. Cette précipitation a conduit à des incohérences et des difficultés dans la préparation des rapports, rendant le processus de conformité complexe et lourd pour les entreprises. L’industrie de l’assurance appelle donc à une plus grande clarté et à des délais plus raisonnables pour la mise en œuvre des nouvelles directives, garantissant ainsi que les rapports reflètent fidèlement les contributions écologiques des assurances.

Appel à des Ajustements dans la Régulation

Ajustements Demandés par l’Industrie

En résumé, bien que l’industrie de l’assurance affiche un soutien ferme pour les ambitions environnementales de la Régulation de la Taxonomie de l’UE, elle plaide pour des ajustements dans l’application de la loi. Les assureurs demandent une approche plus inclusive qui reconnaisse également les investissements de transition et offre une plus grande souplesse dans le choix des actifs. Ces ajustements permettraient de mieux refléter les efforts véritables des assureurs et de maximiser leur impact positif sur la transition écologique globale.

Nécessité d’une Reconnaissance Accrue

L’un des principaux désavantages mentionnés par l’industrie concerne la couverture restreinte des portefeuilles d’investissement des assureurs, ce qui rend difficile pour ces entreprises de proposer des portefeuilles diversifiés conformes aux critères de la taxonomie. Les régulateurs insistent sur l’investissement dans des activités strictement cataloguées comme « vertes », excluant fréquemment les investissements en transition vers la durabilité. Cette restriction pose problème, car les assureurs ont besoin de plus de flexibilité pour inclure une gamme diversifiée d’actifs. Même si certains actifs ne sont pas encore entièrement verts, ils progressent dans cette direction et ont le potentiel de le devenir à l’avenir. Les assureurs estiment que pour favoriser une adoption plus large et accélérée des pratiques durables, il est crucial d’élargir les possibilités d’investissement pour englober ces actifs en transition. Cela permettrait non seulement de respecter les critères de durabilité à long terme mais aussi de soutenir efficacement la transformation nécessaire de l’économie vers des pratiques plus vertes.

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