Dans la capitale nationale, la problématique de l’itinérance atteint des proportions alarmantes, touchant un nombre croissant de personnes en situation de vulnérabilité, et face à cette crise sociale qui ne cesse de s’aggraver, Transition Québec, un parti politique municipal dirigé par Jackie Smith, dévoile un plan ambitieux pour y répondre. Ce projet, d’une envergure financière significative, vise à mobiliser des ressources importantes pour soutenir les plus démunis et les organismes communautaires qui les accompagnent au quotidien. L’objectif est clair : offrir des solutions concrètes et durables pour améliorer les conditions de vie des personnes sans abri, tout en repensant les approches traditionnelles souvent critiquées pour leur caractère répressif. Alors que les besoins augmentent, ce plan se veut une réponse directe à une urgence qui ne peut plus être ignorée, en mettant l’accent sur la dignité humaine et l’accès aux services essentiels. Cette initiative soulève des questions cruciales sur le rôle des municipalités et sur les collaborations nécessaires avec les autres paliers de gouvernement.
Une Réponse Financière d’Envergure Face à une Crise Croissante
La situation de l’itinérance dans la ville de Québec est devenue un enjeu majeur, avec une augmentation notable du nombre de personnes concernées ces dernières années. Transition Québec propose une augmentation substantielle du budget municipal dédié à cette cause, portant l’enveloppe annuelle à 20 millions de dollars. Cette hausse, qui représente un bond de plusieurs millions par rapport aux montants actuels, traduit une volonté de répondre à l’urgence avec des moyens conséquents. Les fonds seraient répartis sur plusieurs axes prioritaires, notamment le soutien aux organismes communautaires qui jouent un rôle clé dans l’accompagnement des personnes vulnérables. Ces organismes, souvent à bout de ressources, pourraient ainsi renforcer leurs services, qu’il s’agisse de refuges, de centres de jour ou d’aide en santé mentale. L’approche se veut globale, cherchant à couvrir les besoins immédiats tout en posant les bases d’une intervention à long terme pour réduire les inégalités sociales dans la région.
Un autre volet important de ce plan concerne l’investissement dans des infrastructures de base destinées à garantir un minimum de dignité aux personnes en situation d’itinérance. Une somme annuelle d’un million de dollars serait allouée à la mise en place de casiers publics, d’installations sanitaires accessibles en tout temps et de buanderies. Ces mesures, bien que simples en apparence, répondent à des besoins fondamentaux souvent négligés, comme l’hygiène et la sécurité des effets personnels. Par ailleurs, une partie des fonds, estimée à 5 millions de dollars par an, serait consacrée à la création de points de service en dehors du quartier Saint-Roch, un secteur actuellement saturé par la demande. En collaboration avec des acteurs locaux, des espaces sous-utilisés pourraient être transformés pour offrir des ressources plus accessibles à travers la ville. Cette décentralisation vise à alléger la pression sur le centre-ville tout en facilitant l’accès aux services pour un plus grand nombre de personnes.
Repenser les Approches Traditionnelles pour Plus d’Humanité
Transition Québec ne se limite pas à une augmentation des budgets ; le parti souhaite également revoir les méthodes d’intervention face à l’itinérance. Un financement de 7 millions de dollars serait maintenu pour l’équipe MULTI du Service de police de la Ville de Québec, une unité dédiée à la proximité dans les secteurs vulnérables, ainsi que pour des programmes de justice adaptée comme IMPAC. Si Jackie Smith a déjà exprimé des réserves sur l’augmentation des effectifs policiers dans le passé, elle reconnaît aujourd’hui que ces services, désormais en place, jouent un rôle important. Cependant, l’accent est mis sur la nécessité de privilégier des solutions non répressives, qui placent l’humain au centre des interventions. Cette approche équilibrée cherche à éviter que la sécurité ne devienne synonyme de coercition, tout en garantissant un soutien adapté aux réalités des personnes en situation de précarité.
En parallèle, une critique des objectifs irréalistes, tels que celui d’atteindre une « itinérance zéro » , est au cœur des positions du parti. Jackie Smith rejette cette idée, la comparant à un hôpital sans malades, et plaide pour une communication plus honnête avec la population. Promettre des résultats inatteignables risque de miner la confiance des citoyens envers les initiatives municipales. À la place, une insistance est mise sur des actions mesurables et concrètes, comme l’amélioration des conditions de vie et l’accès à des services de base. Cette vision pragmatique est également portée par d’autres membres du parti, qui dénoncent l’épuisement des organismes communautaires, aggravé par des années de sous-financement. Ces derniers, confrontés à une demande croissante, ont besoin d’un soutien urgent pour continuer à remplir leur mission auprès des plus vulnérables.
Mobilisation et Collaboration pour un Impact Durable
Face à l’ampleur des défis, Transition Québec souligne que les municipalités ne peuvent agir seules. Un appel est lancé au gouvernement provincial pour obtenir un appui financier et logistique accru, les ressources actuelles étant jugées insuffisantes pour répondre à la crise. Cette collaboration intergouvernementale est vue comme une condition sine qua non pour garantir la pérennité des initiatives locales. Les pressions exercées par le parti visent à sensibiliser les autorités supérieures à la nécessité d’un partage des responsabilités, notamment en matière de financement des programmes sociaux. Sans cet engagement, les efforts municipaux risquent de rester limités, incapables de s’attaquer aux causes profondes de l’itinérance, telles que le manque de logements abordables ou l’accès insuffisant aux soins de santé mentale.
Enfin, les propositions du parti insistent sur l’urgence de préserver la dignité des personnes concernées, un principe qui guide chaque mesure envisagée. Des candidates comme Marjorie Champagne mettent en lumière des solutions pratiques, comme l’accès à des installations pour l’hygiène, tout en rappelant que les organismes communautaires sont au bord de la rupture. La pandémie a exacerbé leurs difficultés, rendant encore plus criante la nécessité d’un soutien massif et immédiat. Cette approche multidimensionnelle, qui combine financement, décentralisation des services et plaidoyer pour une aide provinciale, reflète une volonté de changer les paradigmes. L’objectif n’est pas seulement de répondre à une crise passagère, mais de construire un modèle d’intervention durable, centré sur l’humain et la solidarité, pour les années à venir.
Vers des Solutions Concrètes et un Dialogue Renforcé
En regardant en arrière, il est évident que Transition Québec a cherché à répondre à une urgence sociale avec un plan structuré, mobilisant 20 millions de dollars par an pour contrer l’itinérance dans la capitale. Les mesures proposées, allant du soutien aux organismes communautaires à la création d’infrastructures de base, ont visé à améliorer directement les conditions de vie des personnes vulnérables. Le maintien de certains services de sécurité, tout en évitant les approches répressives, a marqué une tentative d’équilibre entre pragmatisme et humanité.
Pour l’avenir, il s’agit maintenant de transformer ces engagements en actions tangibles, en s’appuyant sur une collaboration renforcée avec le gouvernement provincial. Les municipalités doivent continuer à innover, en explorant des partenariats avec le secteur privé et les associations locales pour maximiser l’impact des ressources disponibles. Enfin, un dialogue continu avec les citoyens et les personnes directement concernées par l’itinérance permettra d’ajuster les stratégies, en veillant à ce que chaque initiative réponde véritablement aux besoins réels sur le terrain.
