Ce dimanche 7 décembre, les rues de Dame-Marie ont fortement résonné des clameurs de centaines de citoyens exaspérés, qui se sont rassemblés pour une manifestation d’envergure visant à dénoncer la situation critique de l’Hôpital Communautaire de Dame-Marie (HCDM). Au cœur de cette mobilisation populaire se trouve une double exigence : l’amélioration drastique des services de santé et l’installation immédiate de Widny Joseph au poste d’administrateur. Bien que sa nomination ait été officiellement validée par le Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) il y a plus de cinq mois, sa prise de fonction demeure inexplicablement bloquée, prolongeant une crise qui paralyse l’institution depuis maintenant trois longues années. La patience des habitants a atteint ses limites face à un établissement censé garantir leur bien-être mais qui est devenu le symbole d’une défaillance systémique. Le mouvement de protestation met en lumière un dysfonctionnement profond, où les décisions administratives peinent à se matérialiser sur le terrain, laissant la population dans une attente insoutenable et une angoisse permanente quant à l’accès aux soins les plus élémentaires.
Une Crise de Gouvernance aux Conséquences Dévastatrices
La source du malaise qui ronge l’HCDM est, selon les manifestants, profondément enracinée dans une gestion défaillante et une politisation excessive de l’administration hospitalière. Un groupe politique, décrit comme étant affilié à l’ex-sénateur Sorel Yacinthe, est pointé du doigt pour son ingérence continue dans les affaires de l’hôpital. Cette influence aurait favorisé la nomination de responsables jugés incompétents, dont la gestion a provoqué une détérioration alarmante de la qualité des soins. Les conséquences de cette situation sont tragiques et bien réelles pour la communauté. Au cours des derniers mois, au moins trois décès auraient été directement imputables à ce manque de prise en charge adéquate, des vies perdues qui auraient pu être sauvées si l’hôpital avait disposé du personnel qualifié et des ressources nécessaires. Cette crise de gouvernance ne se limite pas à des problèmes administratifs ; elle se traduit par une faillite humaine et sanitaire qui met en péril la vie des citoyens de Dame-Marie, transformant un lieu de soin en une source d’inquiétude majeure pour chaque famille de la région.
Des Revendications Claires Face à l’Inertie des Autorités
Face à cette situation intolérable, les protestataires ont formulé des revendications précises, interpellant directement les autorités sanitaires. Le directeur départemental de la Santé de la Grand’Anse, Dr Boutroce Gally, a été particulièrement visé, accusé de mener des « manœuvres illégales » pour empêcher l’installation de M. Joseph, supposément pour favoriser un autre candidat de son choix. Au-delà de cette question de nomination, les demandes portaient sur des problèmes matériels criants : la résolution des pénuries critiques de médicaments et d’oxygène, ainsi que la mise à disposition d’une ambulance, un équipement vital cruellement absent. De surcroît, de graves accusations de détournement de fonds, spécifiquement ceux alloués aux patients vivant avec le VIH, ont été soulevées, ajoutant une dimension de corruption présumée à la crise de gestion. Bien que le mouvement se soit déroulé de manière pacifique, un message clair a été envoyé aux autorités : la mobilisation pourrait s’intensifier si des réponses concrètes et rapides n’étaient pas apportées à ces appels urgents pour la survie de leur hôpital.
