Le Nutri-score, ce système d’étiquetage nutritionnel coloré de cinq classes, est conçu pour aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains en simplifiant la lecture des informations nutritionnelles. Par une échelle de couleur allant du vert pour les produits les plus sains au rouge pour les moins recommandés, il tente de guider les consommateurs. Cependant, derrière cette apparente simplicité se cachent des enjeux économiques majeurs. Selon Pr Serge Hercberg, l’un des promoteurs de ce système, la transparence des informations nutritionnelles est cruciale mais rencontre de fortes résistances des lobbies agroalimentaires.
Le Nutri-score a été introduit pour aider à lutter contre les mauvaises habitudes alimentaires qui contribuent à des problèmes de santé publics tels que l’obésité et les maladies cardiovasculaires. En rendant les informations nutritionnelles plus accessibles, il vise à incliner les choix des consommateurs vers des options plus saines. Mais malgré cette vocation de santé publique, il est au cœur d’une confrontation intense entre intérêts publics et intérêts privés. L’industrie alimentaire, consciente des impacts potentiels sur ses ventes, exerce une forte pression pour limiter l’application et la propagation du Nutri-score. Cette opposition soulève la question de savoir dans quelle mesure les entreprises sont prêtes à sacrifier des profits pour la santé des consommateurs.
Ceci souligne une vérité dérangeante : défendre la transparence et la santé publique n’est pas sans difficulté, en particulier lorsque des intérêts économiques sont en jeu. Le Nutri-score, bien que simple en apparence, se révèle être un véritable champ de bataille entre des objectifs de santé publique et les lobbies alimentaires. La question reste ouverte de savoir si une réglementation accrue et une sensibilisation continue réussiront à faire du Nutri-score un outil pleinement efficace et accepté.