Les Fibres Alimentaires Peuvent-elles Éliminer les Polluants Éternels ?

Dans le monde actuel, la lutte contre les polluants environnementaux reste une priorité essentielle face aux défis sanitaires du XXIe siècle. Parmi les plus préoccupants figurent les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), des composés chimiques surnommés « polluants éternels » en raison de leur persistance remarquable dans l’environnement et dans le corps humain. Utilisés dans une multitude de produits de consommation courante, leurs effets néfastes incluent des troubles hormonaux, des impacts sur le système immunitaire et un risque accru de certains cancers. Depuis peu, une nouvelle stratégie a été suggérée par des chercheurs américains : l’augmentation de la consommation de fibres alimentaires, notamment les fibres solubles, pour réduire l’absorption des PFAS par l’organisme. Cette approche nutritionnelle offre une perspective intrigante face à un problème persistant et ouvre la voie à des recherches supplémentaires.

Le Rôle des Fibres dans l’Absorption des PFAS

Des études récentes ont mis en évidence le potentiel des fibres alimentaires à diminuer l’assimilation des PFAS, notamment grâce à un mécanisme chimique spécifique. Lors de la digestion, certaines fibres solubles comme le bêta-glucane, que l’on retrouve dans l’avoine, forment un gel dans l’intestin. Ce gel a la capacité de capturer certains composés, limitant leur absorption par la paroi intestinale. Les PFAS, dont la structure chimique est semblable à celle des acides biliaires, peuvent ainsi être piégés dans ce gel, ce qui entraîne leur élimination par les selles plutôt que leur absorption dans le flux sanguin. Le résultat est une réduction potentielle de la quantité de PFAS dans le corps humain, diminuant ainsi les risques associés. Cette hypothèse est soutenue par des données issues d’une étude menée sur 72 participants canadiens, initialement suivis pour l’impact des fibres sur le cholestérol, et qui ont montré une baisse sensible des taux sanguins de deux PFAS parmi les plus pernicieux, le PFOS et le PFOA.

Implications et Perspectives Futures

Si les découvertes initiales promettent, elles requièrent des validations supplémentaires pour asseoir des recommandations nutritionnelles solides face à la toxicité des PFAS. Selon la chercheuse Jennifer Schlezinger, intégrer des fibres dans l’alimentation est simple, arguant en faveur de leur adoption généralisée. Ces fibres pourraient devenir un outil efficace de santé publique, en complément des mesures légales actuelles. En France, une réglementation prévoit d’interdire progressivement certains usages des PFAS d’ici 2027, signe de l’urgence reconnue à réduire l’exposition à ces substances. Néanmoins, cette solution reste au stade initial et nécessite d’autres recherches pour valider l’efficacité et la portée de cette approche nutritionnelle variée selon les contextes environnementaux et démographiques. Les prochaines années pourraient voir de nombreuses initiatives émerger dans ce domaine, mariant recherche scientifique et actions politiques, offrant ainsi des solutions tangibles pour atténuer l’impact des PFAS sur la santé, et ouvrir des perspectives encourageantes.

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