L’industrie hôtelière helvétique a connu une saison estivale 2025 véritablement historique, franchissant pour la toute première fois de son histoire le seuil symbolique et impressionnant des 25 millions de nuitées entre les mois de mai et d’octobre. Avec un total de 25,1 millions de nuitées enregistrées, le secteur établit un record absolu qui témoigne d’une vitalité remarquable et d’un attrait renouvelé pour la destination suisse. Cette performance exceptionnelle se traduit par une augmentation globale de 2,6 %, soit un gain de 634 000 nuitées par rapport à la même période en 2024. Le succès de cette saison repose sur une croissance remarquablement équilibrée entre les différents segments de clientèle. La demande étrangère a progressé de 2,4 % pour atteindre 13,4 millions de nuitées, tandis que la demande indigène a confirmé sa robustesse avec une hausse de 2,8 %, totalisant 11,7 millions de nuitées. Fait encore plus marquant, chaque mois de la saison estivale a individuellement enregistré une hausse par rapport à l’année précédente, établissant une série de records mensuels consécutifs et soulignant la constance de cette dynamique positive.
Une Croissance Portée par les Marchés Occidentaux
L’analyse détaillée de la demande étrangère révèle que les continents américain et européen ont été les principaux moteurs de cette saison record. Les visiteurs en provenance du continent américain ont établi un nouveau sommet historique avec un total de 3,1 millions de nuitées, ce qui représente une augmentation significative de 3,4 %. Cette croissance a été très largement portée par les voyageurs des États-Unis, qui ont généré à eux seuls 2,5 millions de nuitées. Ce chiffre est non seulement impressionnant, mais il constitue également le meilleur résultat enregistré pour ce marché clé depuis 1985, illustrant un retour en force spectaculaire et un engouement renouvelé pour les paysages et les villes suisses. Cette performance souligne l’importance stratégique du marché nord-américain pour le tourisme helvétique et sa capacité à stimuler la croissance globale du secteur, confirmant ainsi son rôle de pilier fondamental pour l’industrie hôtelière nationale dans un contexte de concurrence internationale accrue.
Le continent européen a également démontré une vitalité exceptionnelle, contribuant de manière décisive à la performance estivale. Avec un total de 6,9 millions de nuitées, la demande en provenance d’Europe a affiché une forte progression de 3,8 %, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis 2013. Cette reprise robuste a été menée par deux marchés traditionnels majeurs. Le Royaume-Uni a enregistré une croissance particulièrement dynamique de 10,8 %, signalant un retour massif des touristes britanniques. Parallèlement, l’Allemagne, premier marché émetteur pour la Suisse, a confirmé sa fidélité avec une augmentation solide de 2,9 %. Cependant, cette tendance positive à l’échelle continentale masque certaines disparités. En effet, le marché belge a connu un recul notable de 7,4 %, une contre-performance qui invite à une analyse plus fine des dynamiques spécifiques à chaque pays et qui rappelle que la croissance n’est pas uniforme sur l’ensemble du continent européen.
Des Tendances Contrastées sur le Continent Asiatique et une Demande Intérieure Robuste
À l’inverse de la dynamique observée pour les marchés occidentaux, la situation concernant le continent asiatique s’est avérée plus mitigée, avec une baisse globale de 1,1 % des nuitées. Cette diminution est principalement imputable à un recul de la fréquentation de plusieurs marchés importants. La Corée du Sud a enregistré une baisse significative de 11,7 %, suivie par les pays du Golfe (−3,0 %) et l’Inde (−2,6 %). Bien que les nuitées générées par la clientèle chinoise aient connu une augmentation substantielle de 11,1 %, cette progression doit être nuancée. En effet, la demande en provenance de Chine reste inférieure de 42,8 % à son niveau de l’été 2019, indiquant que la reprise de ce marché stratégique est encore loin d’être complète. De manière plus globale, la demande en provenance d’Asie demeure en retrait de 22,3 % par rapport à la période d’avant la pandémie, témoignant des défis persistants dans cette région du monde. Les continents africain et océanique ont également affiché de légères baisses, complétant ce tableau contrasté.
Parallèlement, la demande domestique a une fois de plus prouvé sa solidité et son rôle essentiel dans l’équilibre du secteur. Avec une augmentation de 2,8 %, la clientèle suisse a généré un total de 11,7 millions de nuitées au cours de la saison estivale. Ce résultat remarquable constitue le troisième meilleur jamais enregistré pour le tourisme indigène, se plaçant juste derrière les records exceptionnels des années 2021 et 2022, qui étaient alors fortement influencés par les restrictions sur les voyages internationaux. Cette performance confirme que l’attrait des Suisses pour leur propre pays ne s’est pas démenti avec la normalisation des flux touristiques mondiaux. La résilience de ce marché intérieur démontre son importance structurelle pour l’hôtellerie helvétique, agissant comme un stabilisateur économique fiable et garantissant un niveau d’activité élevé, même lorsque la demande internationale connaît des fluctuations ou des reprises inégales selon les régions du globe.
Une Répartition Géographique Inégale du Succès
L’analyse de cette saison estivale record a révélé que le succès a été largement partagé à travers le territoire national, bien que de manière inégale. Onze des treize régions touristiques suisses ont en effet vu leur fréquentation augmenter, et sept d’entre elles ont même atteint des sommets de nuitées inégalés depuis plus de trois décennies, témoignant d’une dynamique positive très étendue. En termes de progression en chiffres absolus, les Grisons se sont particulièrement distingués avec une hausse de 4,9 %, tout comme la Région zurichoise (+2,4 %) et le Tessin, qui a affiché une croissance robuste de 5,2 %. Ces régions ont su capitaliser sur l’attrait de leurs infrastructures et de leurs paysages pour attirer une clientèle nombreuse. En revanche, deux régions urbaines majeures ont fait exception à cette tendance générale. Genève a enregistré un léger recul de 0,9 %, et la Région Berne a également connu une baisse de 0,5 %, illustrant que les défis et les dynamiques de marché pouvaient varier considérablement d’une localité à l’autre au sein même d’une saison globalement exceptionnelle pour le pays.
