Lors du Sommet mondial sur les océans à Nice, Emmanuel Macron a surpris l’assemblée en annonçant la ratification imminente du traité BBNJ, centré sur la biodiversité marine, par la France d’ici la fin de l’année. Ce traité international, élaboré sous l’égide de l’ONU, vise à protéger plus efficacement les zones maritimes situées au-delà des juridictions nationales, zones qui couvrent environ les deux tiers des océans mondiaux. Cela représente une avancée significative pour la diplomatie française qui a su rallier jusqu’à présent près de 50 pays, assurant ainsi une entrée en vigueur effective du traité dans les prochains mois. Toutefois, alors que la diplomatie se félicite de cette progression, la voix de Greenpeace résonne avec prudence. L’organisation souligne la nécessité de relever des défis persistants tels que la surexploitation, la pollution et le changement climatique qui menacent fortement la haute mer.
Les Enjeux de la Ratification du Traité
Le traité BBNJ ne se contente pas de simplement accueillir de nouvelles signatures ; il cherche à instaurer des mécanismes concrets pour une gestion durable des ressources marines. Pour atteindre cet objectif, des mesures telles que la création de zones marines protégées, l’élaboration de règles pour l’utilisation des ressources génétiques marines et le partage équitable des bénéfices qu’elles génèrent sont envisagées. Ces actions visent à limiter l’impact de la surexploitation et de la pêche intensive. Malgré ces efforts, des organisations comme Greenpeace pointent du doigt une mise en œuvre qui devra surmonter des obstacles logistiques et politiques considérables pour se concrétiser. Elles avertissent que sans des actions fortes et concertées, les objectifs fixés pourraient demeurer théoriques et sans effet tangible sur l’écosystème marin.
Réactions et Perspectives d’Avenir
De nombreux pays, en accord avec la France, considèrent cette ratification comme une avancée diplomatique et environnementale majeure. Cependant, l’annonce de Macron a aussi suscité des critiques concernant sa politique intérieure en matière de protection marine. Deux jours avant l’annonce au sommet, le président avait évoqué la restriction du chalutage de fond dans les aires marines protégées. Cette mesure, bien que symboliquement significative, est jugée insuffisante par certaines associations qui rappellent qu’elle ne concerne qu’un faible pourcentage des zones protégées françaises. Le débat continue sur la nécessité d’actions immédiates et robustes pour garantir que cette avancée diplomatique soit suivie d’efforts concrets sur le terrain. Ce dialogue entre avancées politiques et critiques écologiques met en lumière la complexité de la préservation des océans, appelant à une coopération internationale renforcée pour surmonter les défis à venir.