Médecins belges contre l’arrêt des téléconsultations en 2025

Depuis l’annonce de la suspension des téléconsultations en Belgique à partir du 1er janvier 2025, la polémique enfle. Le syndicat médical ABSYM (Association Belge des Syndicats Médicaux) relaie les inquiétudes et la colère des médecins généralistes. Cette décision, motivée par une volonté d’économie, a suscité de vives réactions dans le secteur de la santé.

Opposition à la suspension des téléconsultations

Un outil essentiel pour la médecine moderne

Les représentants de l’ABSYM sont unanimes : la téléconsultation est devenue un pilier de la pratique médicale contemporaine. Durant la crise sanitaire du Covid-19, ce mode de consultation a permis de maintenir un accès continu aux soins tout en limitant les déplacements et les contacts physiques. Cette flexibilité s’est révélée particulièrement bénéfique pour les patients chroniques. Les autorités de santé, en ignorant cet aspect vital de l’innovation médicale, risquent de compromettre les avancées réalisées ces dernières années en matière de télémédecine et de continuité des soins.

Les médecins généralistes soulignent que l’abandon de la téléconsultation pénaliserait non seulement les patients mais aussi le personnel soignant qui a investi massivement dans ces solutions digitales pour répondre aux exigences du contexte sanitaire. La suppression de ces outils représenterait un retour en arrière significatif et non une simple économie budgétaire. En amont, cette évolution digitale a demandé des formations spécifiques et des adaptations logistiques, soulignant ainsi l’ampleur du défi que représenterait un retour aux pratiques antérieures.

Éviter les déplacements inutiles

Pour de nombreux patients, surtout ceux souffrant de maladies chroniques, la téléconsultation évite des trajets souvent pénibles et fatigants. Ce type de consultation réduit également la charge sur les structures de santé comme les hôpitaux et les cliniques, en filtrant les cas qui nécessitent réellement une visite en personne. Les patients, souvent fragilisés ou à mobilité réduite, bénéficient grandement de ce service qui leur permet de rester chez eux tout en recevant des soins professionnels et adaptés à leur condition médicale.

Par ailleurs, réduire les déplacements des patients contribue également à la diminution des risques d’infections nosocomiales et autres contaminations liées aux milieux de soins collectifs. C’est un atout non négligeable dans la gestion quotidienne des soins et de la santé publique en général. En outre, la téléconsultation a montré qu’elle pouvait optimiser l’organisation des parcours de soins en améliorant la disponibilité des médecins pour des consultations plus complexes et nécessitant une présence physique. Cette gestion efficiente des consultations permet de mieux répartir les ressources humaines et matérielles dans le système de santé.

Justifications budgétaires

Analyse des dépenses et inflation

L’ABSYM conteste fermement l’argument financier mis en avant par les autorités. Selon le syndicat, les dépenses en consultations médicales, qu’elles soient physiques ou virtuelles, ont évolué en accord avec l’inflation et le vieillissement de la population. Entre 2019 et 2023, une progression des dépenses logique et prévisible a été observée, rendant la justification budgétaire de la suspension des téléconsultations contestable. La nécessité de maîtriser les finances publiques ne devrait pas se faire au détriment de l’accessibilité et de la qualité des soins, estiment les professionnels.

Les médecins estiment que la suppression des téléconsultations pourrait engendrer des coûts indirects supplémentaires. Si les consultations en ligne sont abandonnées, les flux de patients vers les centres de santé augmenteront, entraînant potentiellement une hausse des besoins en infrastructure et en personnel. Les économies espérées pourraient ainsi être neutralisées par ces nouvelles dépenses non budgétées. Il est donc primordial, selon eux, de considérer les impacts économiques globaux et non uniquement les postes budgétaires isolés.

Budget neutre et équité dans les remboursements

Les médecins plaident pour une distribution équitable des fonds alloués aux soins médicaux. Qu’il s’agisse d’une consultation en face à face ou via téléconsultation, le besoin médical et la qualité des soins restent inchangés. L’ABSYM insiste sur la nécessité de rembourser ces prestations de manière égale, soulignant que cela n’entraîne pas de surcoût excessif lorsqu’on prend en compte l’ensemble des dépenses de santé. Le syndicat appelle à une évaluation approfondie de l’impact financier réel des téléconsultations pour déconstruire les arguments en faveur de leur suppression.

Il est également important de noter que les médecins généralistes ont observé une stabilité, voire une baisse, des consultations en face à face depuis l’introduction de la téléconsultation. Cette réduction des rendez-vous physiques a contribué à une répartition plus homogène des consultations, améliorant ainsi la prise en charge globale des patients. Les remboursements ne devraient donc pas discriminer les types de consultations mais plutôt encourager une diversité des méthodes, permettant de répondre aux besoins variés et complexes de la population.

Importance de la modernité et de l’accessibilité

Réponse aux urgences et situations critiques

Dans bon nombre de situations d’urgence, la téléconsultation offre une première réponse rapide qui peut faire la différence. Elle permet de rassurer les patients, de traiter des situations mineures sans encombrer les urgences, et de déterminer les cas nécessitant une intervention rapide, facilitant ainsi la gestion des flux dans les établissements de santé. La capacité d’agir instantanément sur des situations critiques, même à distance, est un atout indéniable de la téléconsultation dans le dispositif de santé moderne.

De plus, la téléconsultation peut servir de filtre efficace, prévenant les afflux de patients dans les hôpitaux pour des symptômes mineurs qui peuvent être gérés à domicile. En période de pics épidémiques ou de saturation des services, cette fonctionnalité apparaît comme indispensable pour éviter le débordement des capacités hospitalières et assurer un traitement adapté pour chaque cas. Cette modalité a prouvé son efficacité et mérite une reconnaissance pérenne dans le système de soins actuel.

Zones rurales et pénurie de médecins

Les zones rurales de Belgique, souvent confrontées à une pénurie de médecins, bénéficient particulièrement des téléconsultations. Ce mode de consultation permet de pallier ce manque et de garantir un accès aux soins pour des populations qui, autrement, pourraient en être privées. La téléconsultation joue ainsi un rôle crucial dans l’égalité d’accès aux services de santé. Pour les habitants de régions éloignées, la téléconsultation représente souvent la seule option rapide pour obtenir des conseils médicaux appropriés, réduisant ainsi les écarts territoriaux en matière de santé.

L’ABSYM insiste sur le fait que la téléconsultation contribue à désengorger les centres de santé des grandes villes en répartissant plus équitablement les consultations sur le territoire. Ceci est particulièrement pertinent dans un contexte où les attentes en matière de qualité et de rapidité des soins ne cessent de croître. En facilitant l’accès aux soins pour les zones déficitaires en professionnels de santé, la téléconsultation renforce la cohésion du tissu sanitaire belge et améliore le bien-être global de la population.

Propositions alternatives et inégalités professionnelles

Augmentation du ticket modérateur

Pour pallier les contraintes budgétaires sans sacrifier les téléconsultations, l’ABSYM propose d’augmenter le ticket modérateur d’1 € pour les non-BIM (Bénéficiaires de l’Intervention Majorée). Une mesure qui permettrait de collecter entre 50 et 60 millions d’euros, atténuant ainsi les impacts financiers sans compromettre l’accès aux soins. Cette solution a l’avantage d’être modérément contraignante pour les patients tout en apportant une aide substantielle aux finances publiques, minimisant ainsi les conséquences négatives de la suppression des téléconsultations.

Cette proposition est vue comme un compromis pragmatique permettant de concilier les exigences budgétaires et les besoins médicaux. En soutenant cette idée, le syndicat montre son ouverture au dialogue et à la recherche de solutions équilibrées bénéficiant à l’ensemble des parties prenantes. Les médecins encouragent également une réflexion plus large sur d’autres pistes de financement qui pourraient éviter une situation aussi drastique que la suspension des téléconsultations.

Inégalités entre différentes pratiques médicales

Le syndicat souligne également des inégalités notables entre les médecins facturant à l’acte et ceux affiliés aux pratiques forfaitaires ou aux modèles New Deal, où les téléconsultations sont intégrées dans les forfaits. Ces disparités ont pour conséquence une hétérogénéité de l’accès aux téléconsultations, particulièrement pénalisante pour les praticiens qui facturent à l’acte et qui sont les premiers touchés par la suspension des remboursements pour les consultations en ligne.

L’ABSYM appelle à une harmonisation des pratiques de remboursement pour éviter une distorsion de la concurrence entre les divers types de professionnels de santé et garantir l’équité de traitement. Cette harmonisation nécessiterait une adaptation des politiques de santé pour intégrer pleinement les téléconsultations dans un modèle de financement juste et durable. Il est crucial de considérer les téléconsultations comme une composante standard du service médical, méritant un traitement égal et approprié en termes de reconnaissance et de compensation financière.

Pressions et attentes envers le Conseil général

Injustices économiques et gestion budgétaire

La frustration des médecins traduit une perception d’injustice économique. Le corps médical belge attend une meilleure gestion des ressources budgétaires et une prise en compte juste de leurs obligations professionnelles. Les sacrifices et les efforts engagés pour la digitalisation des soins durant la pandémie doivent être reconnus et soutenus par les politiques de santé publique. Une meilleure planification et allocation des ressources est essentielle pour assurer la durabilité du système de santé tout en répondant aux besoins variés de la population.

Les praticiens affirment que cette décision pourrait avoir des répercussions négatives à long terme sur la qualité des soins et la motivation des professionnels de santé. Il est primordial, selon eux, que les décideurs politiques et sanitaires apprécient pleinement l’importance de la téléconsultation et la place cruciale qu’elle occupe dans l’évolution des pratiques médicales modernes. Une reconnaissance équitable de leur travail et des outils qu’ils utilisent est indispensable pour maintenir un haut niveau de soins.

Appel à une révision de la mesure

Depuis l’annonce de la suspension des téléconsultations en Belgique à compter du 1er janvier 2025, une vive polémique a éclaté. L’Association Belge des Syndicats Médicaux (ABSYM) a vivement relayé les inquiétudes et la colère des médecins généralistes face à cette décision gouvernementale. Ce choix de mettre fin aux consultations médicales à distance est justifié par les autorités comme une mesure visant à réaliser des économies budgétaires. Cependant, cette argumentation a été largement critiquée par les professionnels de santé, qui soulignent l’importance de la télémédecine, surtout après la pandémie de COVID-19 qui a démontré son utilité et son efficacité. Le mécontentement se fait également entendre parmi les patients, préoccupés par une éventuelle diminution de l’accessibilité aux soins, en particulier dans les zones rurales et pour les personnes à mobilité réduite. Face à cette controverse, il est attendu que des discussions et négociations aient lieu pour tenter de trouver un compromis.

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