Santé Mentale des Rangers : Enjeux et Défis dans les Parcs Africains

février 4, 2025
Santé Mentale des Rangers : Enjeux et Défis dans les Parcs Africains

Les gardes de parcs, ou rangers, en Afrique sont les gardiens de la biodiversité sur un continent riche en faune et flore uniques au monde. Leur mission est souvent héroïque, mais le coût psychologique de cette vocation est rarement exploré en profondeur. Alors que la communauté internationale ambitionne de protéger 30% des terres et des mers d’ici 2030, il est crucial de comprendre les conditions de travail difficiles et les défis psychologiques que rencontrent ces protecteurs de la nature. En effet, les rangers africains affrontent des dangers constants qui mettent à rude épreuve leur bien-être mental et posent de nombreuses questions sur l’efficacité des soutiens dont ils disposent pour gérer ces pressions.

Les dangers omniprésents et leurs impacts

Le quotidien des rangers en Afrique est marqué par un risque constant de perdre la vie, une réalité évoquée par Alain Mukiranya, un ranger du parc de la Maïko en RDC. Travailler dans une zone de conflit signifie pour ces hommes et femmes être en permanence en première ligne, face à des groupes armés tels que des rebelles, des jihadistes, des braconniers et des mineurs illégaux. Cet environnement hostile amplifie la situation de crainte et de stress continus qu’ils doivent gérer, souvent au péril de leur santé mentale.

Ces conditions de tension intense, souvent mêlées à de longues marches en milieu hostile, ont des répercussions psychologiques majeures. Voir des collègues, parfois amis proches, tués ou blessés grièvement par des tirs ou des animaux sauvages aggrave encore ces traumatismes. La Thin Green Line Foundation rapporte qu’un ranger meurt tous les trois jours dans le monde, avec une proportion significative de ces décès en Afrique et en Asie. Cette statistique alarmante met en lumière l’urgente nécessité de prendre en compte le bien-être psychologique des rangers, qui sont trop souvent laissés à eux-mêmes pour gérer ces expériences traumatisantes.

Le manque de soutien psychologique

Habituellement, les rangers traumatisés ne reçoivent qu’un faible soutien psychologique, se traduisant souvent par quelques jours de repos chez eux sans traitement adéquat pour leurs émotions ou leur stress post-traumatique. Cette absence de prise en charge appropriée favorise l’apparition de problèmes plus graves tels que l’angoisse, les cauchemars récurrents, l’alcoolisme, l’usage de drogues, voire le suicide dans les cas les plus extrêmes. Il apparaît nécessaire d’élaborer des programmes de soutien psychologique adaptés aux besoins spécifiques des rangers pour leur permettre de faire face aux défis mentaux imposés par leur mission.

Pour remédier à cette situation critique, les rangers africains demandent une formation qui ne soit pas seulement physique mais aussi psychologique. Ils doivent bénéficier d’un accompagnement professionnel face aux situations violentes qu’ils sont amenés à rencontrer. Ce soutien doit inclure des séances de débriefing post-traumatique et un suivi régulier pour évaluer leur état psychologique, les aider à surmonter les expériences traumatisantes et leur fournir des outils nécessaires pour gérer leur stress.

Isolement et conflit avec les communautés locales

Leur isolement prolongé, parfois durant des semaines voire des mois en conditions spartiates, ajoute à leur détresse psychologique. Les rangers passent beaucoup de temps loin de leurs familles, dans des environnements éloignés et inhospitaliers, ce qui exacerbe leur sentiment de solitude et de désespoir. De plus, le rejet de la part de leurs propres communautés complique encore leur situation. Les braconniers arrêtés par les rangers sont souvent des habitants de leurs propres villages, créant des tensions au sein de leurs familles et communautés locales.

Esther N’Dapanda N’Ghiunya, une éco-garde du parc d’Etosha en Namibie, souligne le dilemme de devoir maintenir l’ordre tout en risquant de devenir méprisée par sa famille et ses pairs. Ce rejet social peut avoir des effets dévastateurs sur la santé mentale des rangers, qui se retrouvent pris entre leur devoir professionnel et les attentes sociales et familiales. Une sensibilisation accrue des populations locales à la conservation de la nature et aux enjeux du braconnage est indispensable pour réduire ces tensions et soutenir les rangers dans leur mission.

Vers une meilleure prise en charge

Les gardes de parcs, aussi appelés rangers, en Afrique sont essentiels à la préservation de la biodiversité sur ce continent aux écosystèmes uniques. Leur mission est souvent perçue comme héroïque, mais le lourd tribut psychologique de cette tâche est rarement mis en lumière. Avec l’objectif mondial de protéger 30% des terres et des mers d’ici 2030, il est crucial de comprendre les conditions de travail éprouvantes et les défis psychologiques auxquels ces gardiens de la nature sont confrontés. En effet, les rangers africains font face à des dangers quotidiens qui affectent gravement leur bien-être mental. Ils doivent souvent affronter des braconniers armés, les conditions climatiques extrêmes et l’isolement, ce qui pose la question de l’adéquation des soutiens psychologiques et matériels dont ils disposent pour faire face à cette pression. Cette situation met en exergue le besoin urgent de stratégies robustes pour améliorer leurs conditions de travail et leur bien-être psychologique. Leur rôle est vital pour la conservation de la nature, il est donc essentiel de veiller à leur santé et à leur sécurité.

Abonnez-vous à notre digest hebdomadaire.

Rejoignez-nous maintenant et devenez membre de notre communauté en pleine croissance.

Adresse e-mail invalide
Thanks for Subscribing!
We'll be sending you our best soon!
Quelque chose c'est mal passé. Merci d'essayer plus tard