Ma console PC ROG Ally tournait sous Windows. Je dis ‘tournait’ car j’ai franchi le pas : j’ai installé SteamOS. Un changement radical qui m’a fait comprendre pourquoi tant de joueurs vantent cette expérience. Le monde des consoles-PC portables se divise aujourd’hui en deux camps bien distincts : le Steam Deck avec son SteamOS d’un côté, et tous les autres appareils sous Windows de l’autre. J’avoue avoir fait partie des sceptiques concernant le Steam Deck au départ, principalement par crainte des limitations de Linux. Le Game Pass, GeForce Now, Battle.net… tous ces services semblaient plus accessibles sous Windows. Sans oublier la polyvalence d’un « vrai PC » qu’on peut brancher sur un écran externe. Mais après des mois d’hésitations, j’ai décidé de plonger dans l’expérience SteamOS, et ce fut une vraie révélation.
1. Le déclic : quand la spécialisation devient une force
Mon ROG Ally (Z1 Extreme, faut pas déconner) sous Windows fonctionnait, certes, mais quelque chose me chiffonnait. Je voyais mes amis propriétaires de Steam Deck vanter les mérites de leur machine, leur enthousiasme était palpable dans les tests, les forums, partout. Et puis j’ai eu ce déclic : une machine dédiée, qui excelle dans une tâche spécifique, n’est-elle pas préférable à un appareil qui tente de tout faire sans rien faire parfaitement ? C’est là que SteamOS entre en jeu. Bien que non officiellement disponible sur le ROG Ally (Valve y travaille), plusieurs distributions comme Bazzite OS permettent d’en profiter pleinement. Et le changement est radical.
L’utilisation de SteamOS sur le ROG Ally a transformé mon expérience de jeu. Les performances, la fluidité et même la gestion de la batterie se sont révélées bien meilleures. Tout semblait optimisé pour le gaming, éloigné des contraintes d’un système d’exploitation généraliste comme Windows. Il ne s’agissait plus seulement d’une console portable, mais d’un véritable appareil dédié, conçu pour offrir une expérience de jeu optimale. Et c’est précisément cette spécialisation qui rend l’ensemble aussi impressionnant.
2. Une installation simple pour une transformation majeure
L’installation peut paraître intimidante au premier abord, mais elle se révèle étonnamment accessible. Voici les étapes pour transformer votre ROG Ally sous Windows en une machine dédiée sous SteamOS :
Tout commence par le téléchargement de Bazzite OS. Cette version de SteamOS optimisée pour le ROG Ally est aisément accessible en ligne. Une fois téléchargée, on utilise Balena Etcher pour créer une clé USB bootable. Cette étape est simple grâce à l’interface conviviale de l’application. Après cela, branchez votre ROG Ally et effectuez les dernières mises à jour du bootloader et des pilotes pour garantir une transition en douceur.
Vient ensuite l’étape cruciale d’éteindre complètement le ROG Ally (pas de mise en veille) avant d’insérer la clé USB. Une fois insérée, accédez au bootloader pour désactiver le Secure Boot. C’est un passage obligé pour permettre au système de démarrer sur la clé USB. Une fois ces réglages effectués, démarrez sur la clé USB. L’installation de Bazzite se fait soit en dual boot, soit en remplacement complet de Windows selon vos préférences.
3. Une intégration transparente et des performances accrues
La force de Bazzite réside dans son intégration native de tous les composants du ROG Ally : Wi-Fi, Bluetooth, RGB, boutons, vibrations, gestion du TDP, mise en veille, mises à jour… Tout fonctionne immédiatement, sans configuration complexe. Ce qui n’a pas été toujours le cas, les équipes de Bazzite ont beaucoup travaillé à ce sujet. Déjà, les gains de performances sont réels : 2 à 5 % de FPS supplémentaires selon les jeux. Mais au-delà des chiffres bruts, c’est toute l’expérience utilisateur qui est transformée.
Les temps de démarrage sont considérablement réduits, la mise en veille et la reprise sont quasi instantanées, l’interface est optimisée pour l’usage portable, et la gestion de la batterie est plus efficace. Les jeux se lancent et se ferment plus rapidement, offrant une fluidité qui rappelle l’expérience console traditionnelle, où tout est pensé pour le gaming et rien d’autre. Cette transformation s’illustre dans chaque aspect de l’utilisation quotidienne, de la rapidité de réponse à la stabilité des performances.
4. Les compromis à accepter
Bien sûr, il y a des contreparties à considérer. Certains jeux multijoueurs ne sont pas compatibles, l’accès aux plateformes comme le Game Pass devient plus complexe et quelques jeux très récents peuvent nécessiter des ajustements. Les outils Windows spécifiques ne sont plus disponibles. Cependant, ces limitations sont largement compensées par les avantages. En réalité, elles forcent à se concentrer sur l’essentiel : le jeu pur.
En choisissant SteamOS, on accepte de délaisser certaines fonctionnalités de polyvalence propre à Windows pour obtenir une machine dédiée vraiment optimisée. Cette spécialisation rend le ROG Ally incroyablement performant dans son domaine principal, le gaming. Pour beaucoup, ces compromis sont négligeables face au gain en confort et en efficacité.
5. Pourquoi ça marche si bien
Le succès de cette transformation repose sur un principe simple : Windows n’a jamais été conçu pour les consoles portables. Son interface, sa gestion des ressources, ses processus en arrière-plan… tout est pensé pour un PC. On retrouve de nombreux services en arrière-plan, une gestion de la mémoire privilégiant la polyvalence plutôt que la performance pure, et des processus de mise à jour qui peuvent interrompre l’expérience de jeu. L’interface elle-même reste fondamentalement pensée pour la souris et le clavier, malgré les efforts pour le tactile.
En contraste, SteamOS, basé sur Linux, adopte une approche radicalement différente avec un système minimal intégrant uniquement les services essentiels. Sa gestion de la mémoire est spécifiquement optimisée pour les jeux, ses mises à jour sont intelligentes et non intrusives, et son interface est native pour l’usage portable. Cette différence fondamentale de philosophie se ressent dans chaque aspect de l’utilisation quotidienne.
La gestion des ressources, particulièrement critique sur une console portable, révèle toute l’intelligence de conception de SteamOS. Là où Windows garde en mémoire de nombreux processus « au cas où », SteamOS libère agressivement la mémoire non utilisée pour la rediriger vers les jeux. Le contrôle des fréquences et des tensions est plus fin, la répartition des charges entre CPU et GPU plus efficace, et la gestion du TDP (Thermal Design Power) plus précise. Cette optimisation se traduit par une meilleure efficacité thermique, une ventilation plus intelligente et, in fine, une expérience de jeu plus stable.
6. Une expérience utilisateur repensée pour le gaming portable
L’expérience utilisateur a été entièrement repensée pour l’usage gaming portable. Le menu rapide accessible pendant le jeu, la configuration centralisée des contrôles, les profils de performance par jeu et l’overlay de performance intégré témoignent d’une réflexion poussée sur les besoins réels des joueurs en situation de mobilité. La gestion de l’énergie est particulièrement impressionnante, avec une mise en veille quasi instantanée et une reprise ultra rapide des jeux, couplées à une estimation précise de l’autonomie restante.
L’intégration profonde avec l’écosystème Steam apporte une couche supplémentaire de confort avec une synchronisation cloud transparente, des téléchargements et mises à jour optimisés, et une gestion intelligente des paramètres de jeux. Cette intégration va au-delà du simple confort : elle transforme la machine en véritable console de jeu, où tout est pensé pour une expérience fluide et sans friction.
Les gains de performance observés s’expliquent techniquement par un overhead système considérablement réduit, un pipeline graphique optimisé avec support Vulkan natif, et moins de couches de compatibilité. Cette optimisation poussée explique pourquoi même des jeux Windows, via Proton, peuvent parfois tourner mieux que sur Windows natif. La stabilité accrue se manifeste par moins de variations de performances, une température plus stable et une consommation d’énergie plus prévisible.
7. La supériorité de SteamOS
L’installation peut sembler complexe au premier abord, pourtant elle est étonnamment accessible. Voici les étapes pour transformer votre ROG Ally fonctionnant sous Windows en une machine tournant sous SteamOS :
Commencez par télécharger Bazzite OS, cette version optimisée de SteamOS pour le ROG Ally, que vous trouverez facilement en ligne. Une fois téléchargée, utilisez Balena Etcher pour créer une clé USB bootable. L’application est intuitive, facilitant cette étape. Ensuite, branchez votre ROG Ally et effectuez les mises à jour nécessaires du bootloader et des pilotes pour assurer une transition sans heurts.
L’étape suivante est cruciale : éteignez complètement le ROG Ally (ne le mettez pas en veille), puis insérez la clé USB. Allez dans le bootloader pour désactiver le Secure Boot, une démarche essentielle pour permettre au système de démarrer depuis la clé. Après ces réglages, démarrez sur la clé USB. L’installation de Bazzite peut se faire en dual boot avec Windows ou en remplacement complet, selon votre choix.
Ainsi, avec ces étapes, le processus devient clair et moins intimidant. Vous pourrez rapidement profiter des avantages de SteamOS sur votre ROG Ally.