L’introduction de l’intelligence artificielle (IA) générative dans le domaine de l’éducation a soulevé de nombreuses questions et préoccupations concernant son impact potentiel sur l’enseignement et l’apprentissage. Le rapport du Sénat publié fin octobre met en lumière les enjeux associés à l’intégration de cette technologie révolutionnaire, soulignant que le débat ne porte plus sur l’opportunité de son intégration, mais plutôt sur la manière dont elle peut être exploitée pour relever les défis éducatifs actuels. Étant donné que les outils d’IA générative, tels que ChatGPT, sont capables de produire des contenus originaux et d’imiter parfaitement la plume humaine, cette technologie pourrait transformer en profondeur le panorama éducatif, tant pour les élèves que pour les enseignants.
L’IA Générative : Une Opportunité pour les Élèves
Dans des régions comme la Nouvelle-Aquitaine, l’IA générative a déjà trouvé une application pratique auprès de nombreux lycéens. Selon le rapport du Sénat, environ 90% des élèves de seconde auraient recours à cette technologie pour leurs devoirs. Fabrice Meunier, principal du collège Condorcet à Paris, indique que l’utilisation de ChatGPT par les élèves n’est détectée que lorsqu’elle est mal exécutée, ce qui témoigne de l’efficacité de l’IA à simuler parfaitement le style d’écriture des élèves. Cette capacité offre une opportunité sans précédent pour les étudiants qui peuvent s’appuyer sur cet outil pour améliorer leurs compétences rédactionnelles et obtenir de l’assistance dans l’accomplissement de leurs devoirs.
Un autre aspect de l’IA générative qui pourrait transformer l’éducation est l’automatisation de la correction des copies. Compilatio a développé un logiciel appelé Gingo, qui peut réduire considérablement le temps nécessaire à la correction des copies en suivant les consignes des enseignants. Étienne Buffet, un enseignant en BTS informatique ayant testé Gingo, rapporte avoir été satisfait de son utilisation, même s’il a parfois dû ajuster les suggestions de correction fournies par l’IA. Gingo produit des commentaires clairs et détaillés pour expliquer les erreurs des élèves, permettant ainsi aux enseignants de consacrer plus de temps à des activités pédagogiques enrichissantes.
Les Préoccupations et les Défis de l’Intégration de l’IA
Malgré les avantages potentiels de l’IA générative, plusieurs préoccupations doivent être prises en compte pour éviter de reproduire les erreurs commises avec l’introduction des téléphones portables et des réseaux sociaux dans les écoles. Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation, avait annoncé l’introduction du logiciel MiaSeconde dès la rentrée 2024-2025. Ce logiciel est conçu pour offrir aux lycéens des exercices adaptés à leur rythme de progression. D’autres outils similaires, tels que Lalilo pour l’apprentissage de la lecture, ont vu le jour, mais ils ne sont pas sans défis. Fabrice Meunier met en garde contre l’isolement des élèves causé par ces technologies, soulignant l’importance de recréer des moments collectifs pour maintenir la cohésion et l’interaction sociale.
Du côté des enseignants, l’accueil de l’IA est mitigé. En effet, certains voient l’IA comme un simple gadget, voire comme une menace pour leur profession. Fabrice Meunier a lui-même été étonné par la capacité de l’IA à accomplir des tâches normalement réservées aux chefs d’établissement, comme la rédaction de notes pour les concours de proviseur. Cependant, Compilatio assure que l’objectif de Gingo est de soutenir les enseignants en libérant du temps pour des activités pédagogiques plus enrichissantes, plutôt que de les remplacer.
L’Évolution des Mentalités et l’Intégration Créative de l’IA
Au niveau ministériel, des efforts sont en cours pour transformer la perception des enseignants quant aux potentialités de l’IA. Mickaël Bertrand, formateur académique et professeur, note que les enseignants commencent à reconnaître les avantages de l’IA, allant au-delà de la méfiance initiale. Il juge crucial d’intégrer l’IA aux travaux demandés aux élèves tout en s’assurant qu’ils restent stimulés. Pour illustrer cet usage créatif, Bertrand a utilisé une IA pour générer des chansons de révision sur des thèmes historiques, montrant ainsi une voie innovante pour l’intégration de l’IA dans l’enseignement.
Cependant, l’intégration de l’IA dans les salles de classe françaises se heurte encore à des obstacles, notamment en termes de protection des données. Beaucoup des outils en question sont développés par des entreprises anglo-saxonnes qui ne respectent pas toujours les réglementations européennes strictes en matière de confidentialité et de sécurité des informations. Cette situation complique leur adoption directe, car il est essentiel de garantir que les données des élèves et des enseignants restent protégées et conformes aux normes.
Les Risques d’une Éducation Sans Encadrement Humain
L’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) générative dans le secteur de l’éducation suscite de nombreux débats et questionnements quant à son impact potentiel sur l’enseignement et l’apprentissage. Le rapport publié par le Sénat fin octobre met en évidence les enjeux liés à l’intégration de cette technologie innovante, soulignant que la question n’est plus de savoir si elle doit être intégrée mais comment l’exploiter pour relever les défis éducatifs actuels. Les outils d’IA générative, comme ChatGPT, sont capables de créer des contenus originaux et d’imiter à la perfection l’écriture humaine. Cette potentialité de l’IA pourrait révolutionner le paysage éducatif pour les élèves et les enseignants. De plus, elle offre des opportunités pour personnaliser les parcours d’apprentissage, améliorer l’engagement des étudiants et alléger la charge administrative des professeurs. Toutefois, il est crucial d’aborder les questions éthiques et les défis liés à l’utilisation de l’IA pour garantir qu’elle soit mise en œuvre de manière responsable et bénéfique pour tous les acteurs du monde éducatif.