Sécurité du Cloud : Recommandations et Menaces Selon l’ANSSI

février 24, 2025
Sécurité du Cloud : Recommandations et Menaces Selon l’ANSSI

L’ère numérique moderne a vu une adoption massive du cloud computing, transformant profondément le paysage de l’informatique et des affaires. Alors que cette migration vers le cloud offre d’innombrables opportunités en matière de performance, de flexibilité et de coût, elle importe également un ensemble de menaces et de défis en matière de sécurité. En réponse à cela, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a publié un rapport détaillant les principales menaces qui pèsent sur les environnements cloud et proposant des recommandations pour maximiser la sécurité de ces environnements.

État des Menaces

Le cloud computing, bien qu’il présente un éventail d’avantages considérables, sert aussi de nouveau terrain de chasse pour les cybercriminels. Ces derniers ciblent de plus en plus les infrastructures cloud, non seulement pour accéder aux données sensibles hébergées, mais aussi pour exécuter des attaques latérales visant les systèmes des clients de l’entreprise attaquée. Les pirates informatiques exploitent continuellement les failles inhérentes au cloud pour s’introduire dans les systèmes, souvent avec des répercussions dévastatrices.

L’ANSSI met particulièrement en lumière l’existence de groupes de pirates informatiques spécialisés comme Mango Sandstorm, Scattered Spider, Nobelium, Storm-0558 et Storm-0501. Ces groupes sont connus pour exploiter les vulnérabilités spécifiques des systèmes cloud, menant des attaques de plus en plus sophistiquées qui évitent les mécanismes de détection classiques. Cette montée en puissance des cybermenaces nécessite une vigilance accrue et des mesures de sécurité renforcées.

Compétence et Failles Humaines

En plus des menaces techniques, les erreurs humaines représentent une des failles majeures de la sécurité dans les environnements cloud. Les erreurs de configuration, les mots de passe faibles et les mauvaises pratiques de gestion des accès sont autant de portes d’entrée potentielles pour les cybercriminels. Souvent, ces vulnérabilités sont le résultat d’une formation insuffisante ou d’un manque de sensibilisation aux bonnes pratiques de sécurité chez les utilisateurs.

Le rapport de Thales, cité par l’ANSSI, met en exergue que de nombreuses compromissions de sécurité proviennent directement de telles erreurs humaines. Ce constat souligne non seulement l’importance de la formation continue des utilisateurs mais aussi la nécessité d’imposer des normes strictes de gestion des accès et de configuration des systèmes. La réduction des erreurs humaines passe par la mise en œuvre de politiques rigoureuses de sensibilisation et de formation à la sécurité.

Responsabilité Partagée

La sécurité dans le cloud repose largement sur le modèle de service adopté – que ce soit IaaS, PaaS ou SaaS. En fonction de ce choix, la part de responsabilité pour la sécurité varie entre le fournisseur de services cloud et le client. Plus une entreprise utilise des services avancés, plus le fournisseur de cloud a de responsabilités en matière de sécurité. Cette architecture posée par des modèles de responsabilité partagée doit être parfaitement comprise par les entreprises et les utilisateurs pour minimiser les risques.

Cependant, dans un environnement de gestion hybride où plusieurs services et fournisseurs sont utilisés simultanément, les défis se complexifient. La superposition de ces services hétérogènes peut conduire à des erreurs de configuration et à des failles de sécurité, augmentant ainsi les risques de compromission. Une compréhension claire des responsabilités partagées est cruciale pour la sécurisation des environnements cloud hybrides.

Surface d’Attaque

La surface d’attaque des environnements cloud est amplifiée par les interfaces de gestion, les failles de sécurité et les erreurs de configuration. Chacune de ces composantes représente une potentielle brèche dans la sécurité globale du système. L’ANSSI attire également l’attention sur les « API fantômes » , des interconnexions non documentées et non sécurisées qui peuvent servir de points d’entrée pour les cyberattaquants. Ces API représentent une menace sérieuse qui doit être rigoureusement gérée.

Pour réduire la surface d’attaque, il est impératif de mettre en œuvre des pratiques de gestion des accès et des configurations des systèmes. Cela comprend la cartographie précise de toute la surface exposée des services cloud et la limitation de cette exposition autant que possible. Suivre ces pratiques permet d’atténuer les risques et de renforcer le périmètre de sécurité des environnements cloud.

Recommandations de l’ANSSI pour les Fournisseurs

Pour les fournisseurs de solutions cloud, l’ANSSI propose un socle d’hygiène numérique visant à instaurer des mesures de sécurité de base robustes. Ces recommandations incluent une analyse approfondie des risques, une gestion rigoureuse des dépendances, des tests de sécurité continus, et la protection du cycle de vie des informations sensibles. Ces mesures sont conçues pour fortifier les systèmes contre les menaces courantes.

En outre, il est crucial de cloisonner les systèmes de gestion de l’infrastructure utilisée par les clients, afin de limiter la portée des éventuelles compromissions. Limiter la surface exposée des services vous permettra de réduire les risques de sécurité. Les fournisseurs doivent également s’assurer que leurs solutions sont en conformité avec les normes de sécurité industrielles les plus élevées pour préserver la confiance des utilisateurs.

Recommandations de l’ANSSI pour les Clients

Les clients des services cloud ont également un rôle crucial à jouer dans la sécurisation de leurs environnements. L’ANSSI recommande de maintenir une disponibilité constante des contacts techniques qualifiés afin de répondre rapidement à tout incident de sécurité. De plus, une politique de cloisonnement des systèmes doit être mise en œuvre pour isoler les différentes parties de l’infrastructure et minimiser les risques de propagation d’une éventuelle attaque.

L’audit de l’exposition des services cloud est essentiel pour identifier et corriger les vulnérabilités potentielles. L’ANSSI insiste également sur l’importance critique de mettre en place un plan de continuité et de reprise d’activité (PCA/PRA) pour garantir la résilience en cas de sinistre. De plus, privilégier les services respectant le référentiel SecNumCloud assure un niveau de sécurité adéquat pour le traitement des données sensibles.

Conclusion

L’ère numérique moderne est marquée par l’adoption massive du cloud computing, modifiant radicalement le paysage de l’informatique et des affaires. Cette transition vers le cloud offre une multitude d’opportunités en termes de performance, de flexibilité et de réduction des coûts. Cependant, elle introduit aussi un ensemble de menaces et de défis liés à la sécurité. En réponse à cette préoccupation croissante, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a publié un rapport détaillant les principales menaces pesant sur les environnements cloud. Ce rapport inclut également des recommandations essentielles pour maximiser la sécurité de ces infrastructures en perpétuelle évolution. Il est vivement conseillé aux entreprises d’adopter ces recommandations pour protéger leurs données sensibles. En intégrant des mesures de sécurité robustes et en restant vigilants face aux nouvelles menaces, les organisations peuvent tirer pleinement parti des avantages du cloud computing tout en minimisant les risques associés.

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